La réunion d'information

Le vendredi 4 mars, j'avais donc un rdv obligatoire à la clinique.

Mais cette fois, exit les aiguilles, les examens dans tous les sens. Une simple réunion d'informations rassemblant toutes les "postulantes" pour une chirurgie bariatrique, autour de la diététicienne et du coach sportif. Le chirurgien Dr K n'était pas présent avec nous, mais la réunion était filmée pour qu'il puisse voir comment ça se passe et sans doute aussi pour nous observer. Mais très très vite, la caméra s'est faite oublié (elle était déjà bien discrète dans un coin de la pièce)

ça a été un moment très riche, non pas que j'y ai appris de nouvelles choses (imaginez qu'en 2 ans de recherches, j'ai pu en trouver des informations!), mais le partage de ce moment a été réellement quelque chose. Nous étions 7 personnes de tout âge (sans compter le staff), et nous avons beaucoup échangé. La diététicienne nous a parlé de l'importance de mieux manger avant l'opération (pour commencer à prendre les bonnes habitudes, il n'est pas facile de changer tout du jour au lendemain) et après l'opération. Pas en terme de régime mais en terme de "faire le plein de ressources" pour donner toutes les armes à notre corps pour qu'il puisse être le plus en forme possible. De l'importance de chaque classe d'aliments, des apports qui sont indispensables, de ceux qui le sont moins etc. 

La diététicienne

Il s'est passé quelque chose d'assez incongru. Déjà, à notre première rencontre, j'ai bien vu que ce n'était pas une diététicienne comme les autres et je sentais que c'était une personne qui s'inquiètait réellement des gens qu'elle prenait en charge. Déjà, elle ne veut pas que nous l'appelions "la diét", et nous communiquons donc par nos prénoms, ce qui déjà donne une certaine sensation de confort et de proximité. Alors que j'attendais que la réunion commence, elle est arrivée et est naturellement venue me dire bonjour en me faisant la bise, chose assez étonnante je trouve! Et très vite, j'ai eu encore la sensation que ce serait plus une "amie", une "alliée" même, qu'un personnel du corps médical. Elle fait partager le côté humain de son travail et ça s'en ressent. Elle a toujours un geste qui rassure, protecteur, une petite caresse sur l'épaule, un sourire pétillant sur les lèvres et dans les yeux. Et là, je sais que je vais être bien entouré. Là, je sais que je ne serais pas seulement une patiente, mais quelqu'un de réellement écouté. Une fois la réunion terminée, nous avons continué à tous papauter un petit moment. Comme je lui ai dis en partant, "je ne croyais pas qu'un jour qu'aurait à dire ça à une diététicienne, mais je crois que nous allons bien nous entendre". Nous nous sommes quittés encore une fois en nous faisant la bise, accompagné d'une accolade. Drôle d'expérience, mais extrêmement galvanisante!! Merci Andrée! :)

Le coach sportif

Rien de nouveau là non plus, juste des recommandations de faire du sport au moins 2 fois 30 minutes dans la semaine, accompagné bien sûr de l'échauffement et étirement de rigueur (honnêtement, moi, je fatigue rien qu'à l'échauffement, c'est déjà pour moi du grand sport lol). Il nous recommande d'éviter des sports trop violent pour les articulations: course, stepp, et même la brasse à cause du mouvement répété des genoux. Bon de toute façon, moi je nage comme je peux et j'avoue que "ma" brasse n'en est pas une! Je brasse avec les bras et je bats des jambes comme pour le crowl, sinon, j'ai du mal :D En dehors de ces recommandations, je lui demande plusieurs choses:

- son avis sur les consoles de jeux proposant de faire du sport à la maison:

Il n'est pas contre, dans la mesure où oui, ça fait toujours bougé, c'est une dépense énergétique. Sa seule crainte, comme tout sport qu'on pratique seul à la maison, c'est d'adopter une mauvaise position qui pourrait nous blesser. Son conseil est donc de venir au moins faire 1 ou 2 cours pour apprendre le positionnement et pouvoir ensuite voler de ses propres ailes. Parce que, je ne suis pas contre faire du sport, j'aimerais bien même, mais vraiment, je m'essoufle très vite et je n'ai pas vraiment le temps. Je sors souvent vers les 19h du boulot, parfois plus tard encore, et quand je rentre, il faut encore se mettre devant les fourneaux pour préparer le repas. Ensuite, je ne suis bonne à rien du tout! Donc faire le sport à la maison, ça permettrait de le faire n'importe quand, en pyjama, pas coiffé ni rien et même en plein milieu de la nuit! A la sauvage donc!

- s'il y avait des cours de gym prévus à la clinique dans le parcours de la sleeve:

Il y a effectivement 2 cours par semaine, le mardi et le jeudi, mais les horaires sont, évidemment, incompatibles avec mes horaires: 17h45

Par contre, ils ont ouvert un "atelier rando", 2 fois par mois. Pas pour des ballades difficiles, plutôt pour des promenades, mais qui permet de sortir, de rencontrer du monde en prenant l'air et en bougeant un peu. Et l'idée de le faire avec un coatch sportif, je trouve ça très intéressant. Chaque rando a un thème (enfin, ils sont en train de travailler dessus en tout cas). La prochaine aura lieu le 19 mars. Je m'y inscrirais très certainement, même si le peu que je marche aujourd'hui me fait souffir des chevilles... on verra bien! Je viendrais en tout cas armée de mon appareil photo, ce sera l'occasion de m'y remettre et il m'a dit que c'était aussi prévu, de pouvoir faire des photos pour immortaliser tout ça et faire ainsi peut être des concours de photos. 

Que demander de plus? L'équipe a l'air vraiment génial!

Témoignage

Il y a eu aussi en 2ème partie de la réunion, une personne sleevée depuis 10 mois et qui a perdu 35 kilos. Elle est venu nous parler de son témoignage et répondre à toutes nos questions. Ce n'était pas facile pour elle de venir nous parler, ça a remué pas mal de choses douloureuses pour elle (son état lui était tellement devenu insupportable, que c'était pour elle l'opération de la dernière chance, celle qui lui a évité de mettre fin à ses jours). Même si je ne remets pas en cause sa douleur (et je vais sans doute vous paraître cruelle), mais je ne me suis du coup pas du tout reconnu dans son témoignage et donc je n'ai pas pu y puiser une source supplémentaire de courage et de motivation. Moi, j'ai toujours été ronde et j'ai toujours été relativement épargné par les moqueries des gens. Ma mère m'a très vite appris à m'armer contre eux: les laisser dire et ne pas réagir pour les lasser. Et ça a toujours fonctionné. Je n'ai jamais eu envie de plaire à ceux qui ont pu mal me juger et je sais que les gens qui veulent faire du mal s'en prennent à tout ce qu'ils peuvent: le poids, la taille, la couleur de cheveux, les dents, les lunettes, les boutons, etc. Bref... je n'ai jamais pris ça réellement comme une attaque personnelle et directe contre ma personne. De ce fait, je n'ai jamais connu de souffrance de me sentir seule (j'ai du coup très vite compris qu'il vallait mieux être seule que mal accompagné et j'ai même de ce fait, toujours aimé la solitude).

Moi, je suis plutôt pleine de joie de vivre, je suis positive, je n'aime pas me plaindre (ou alors pas longtemps ;p), je n'aime pas me morfondre, il faut toujours que je puisse vite me redresser. Je n'aime pas les gens qui se plaignent de leur situation mais qui ne font rien pour en changer (quand c'est à leur portée). Mes motivations pour perdre du poids, c'est plutôt la mobilité. A cause de ça, je me renferme de plus en plus à la maison pour éviter de sortir et d'être confronté à des choses que je ne pourrais pas ou mal géré (ne pas pouvoir s'assoire à la table d'un resto parce qu'il n'y a pas assez de recul, savoir qu'il va falloir beaucoup marché et que je n'arriverais pas à tenir la cadence etc.). Et à plus long terme, j'ai peur de ne plus être capable de pouvoir m'occuper de moi, de ne plus pouvoir me baisser du tout pour mettre mes chaussures (je galère déjà comme un boeuf pour enfiler des chaussettes! c'est d'ailleurs pour ça que je n'en mets que rarement!), ne plus pouvoir me laver convenablement, voire même, ne plus pouvoir m'essuyer les fesses toute seule! Je n'ai pas envie d'en arriver là, alors il faut que je me bouge! Parfois il m'arrive bien sûr d'avoir le bourdon à cause de ça, mais vous l'aurez du coup compris, la souffrance de cette personne n'est pas du tout comparable avec mes difficultés. 

Ceci dit, c'était une expérience très enrichissante humainement parlant et j'étais très contente d'y être!

Tout ceci m'a mis d'excellente humeur pour la journée! je suis ressortie de la complétement heureuse et rassurée de l'opération. Non, après l'opération, je ne serais pas seule!! :)